Groupama dans la Volvo Ocean Race - Etape 2 - Jour 9 : Un décalage positif / Afrique-du-Sud

Le coup stratégique de Franck Cammas a mis un peu de temps à positiver mais, en ce neuvième jour de mer, Groupama 4 a de nouveau repris les commandes. Sa position au vent de la flotte devrait même lui permettre de creuser un peu plus l'écart jusqu'aux abords du Pot au Noir, d'ici une quarantaine d'heures...




« L'eau est de plus en plus chaude puisqu'on se rapproche du tropique du Capricorne. Les conditions de navigation sont excellentes pour la vitesse mais aussi les plus inconfortables ! La température extérieure n'est pas encore trop élevée (20°C), mais c'est très humide sur le pont... En ce moment, on navigue entre 19 et 22 noeuds à 80° du vent. En fait, on n'a pas lâché le morceau depuis le départ de Cape Town : il nous faut gagner des milles ces prochains jours pour conserver de la marge à l'entrée du Pot au Noir... » indiquait Franck Cammas à la visioconférence du mardi midi 20 décembre 2011.

Objectif équateur
Le grand crochet par le Sud pour contourner le front, au coeur de l'océan Indien, a fini par payer, bien que Groupama 4 ait dû subir près de six heures de vent très mou près du centre des hautes pressions. Une situation imprévue qui a retardé la prise de leadership à ce mardi matin. Et depuis que toute la flotte a franchi ce front (à l'exception du voilier chinois qui s'est dérouté vers Fort-Dauphin à Madagascar), les cinq VO-70 font quasiment le même cap (entre 15° et 25°) en visant l'île de Rodrigues. Le décalage acquis à l'issue du passage du front lundi 19 décembre 2011 à l'après-midi est maintenu à une cinquantaine de milles entre Puma plus à l'Est et le tandem Telefonica-Camper et à plus de 150 milles pour Groupama 4 le plus au large de la grande île africaine.

« On s'est retrouvé encore tout seul quand nous avons quitté les côtes africaines, puis nous sommes revenus au contact, avant de repartir dans le Sud pour aller chercher une ouverture en contournant le front. En fait, nous essayons d'avoir une stratégie à long terme. Maintenant, il faut engranger le maximum de milles pour conforter notre avance : il reste une quarantaine d'heures dans ces conditions stables. Mais après, on va arriver dans le Pot au Noir avec des conditions très changeantes : on pousse donc au maximum sans avoir à forcer sur la machine car la mer n'est pas trop agitée. »

La zone furtive
Le voilier français devrait normalement augmenter son avance puisqu'il navigue entre trois et cinq noeuds plus vite que ses concurrents sous son vent. La « bande des quatre » est en effet plus proche des reliquats de la dépression tropicale qui a contraint Sanya à se dérouter vers Madagascar pour réparer un hauban : le vent y est plus instable et la mer plus agitée. D'autre part, Groupama 4 bénéficie d'une brise orientée plus à l'Est-Sud-Est (21 noeuds au 97°) que ses concurrents, qui doivent plus serrer le vent (22 noeuds au 80°). Plus abattu, le voilier français a également plus de marge de manoeuvre pour aborder la zone furtive positionnée au Nord de l'île de Madagascar. Sur le papier, la trajectoire de Franck Cammas et ses hommes s'annonce assez rectiligne pour traverser le Pot au Noir, avec encore un bonus pour ceux qui seront le plus à l'Est...

« Notre route est très conservatrice par rapport à la piraterie, mais on va se rapprocher de la zone dans du petit temps : normalement, on doit passer assez loin de la zone à risques. On a eu une formation sur le comportement à avoir si nous étions attaqués. Mais pour l'instant, ce n'est pas au premier plan de nos priorités ! » concluait le skipper de Groupama 4.

Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la deuxième étape Cape Town - Abu Dhabi à 1600 UTC (17h00 heure française) le 20/12/2011
1. Groupama 4
2. Telefonica - à 24,80 milles du premier
3. Puma - à 37,30 milles du premier
4. Camper - à 38,60 milles du premier
5. Abu Dhabi Ocean Racing - à 135,10 milles du premier
Team Sanya - a suspendu sa course